Le dimanche, 15 janvier 2005, s’est déroulé du coté de la maison du Vétérinaire à la Rabta, l’élection partielle pour le renouvellement de la moitié des membres du conseils régional de l’ordre des médecins vétérinaires du Nord-est comprenant les gouvernorats de Tunis, Ariana, Ben Arous, Manouba, Nabeul et Zaghouan.
Il fallait élire 4 nouveaux membres, il y’avait 11 candidats, 6 privés et 5 étatiques, une victoire écrasante pour les étatiques, qui placent 3 nouveaux membres sur 4 ce qui leur donne une majorité écrasante au sein du conseil régional. Je félicite notre rescapée, la consoeur Mm Belkadhi Ahlem qui a réussi à passer in extremis.
Devant de tel résultas, je ne peux qu’exprimer mon désarroi. Nous, les vétérinaires privées qui sommes aux premiers rangs et qui subissons de plein fouet les difficultés et les problèmes de la profession, on n’est pas parvenu à placer des représentants au sein de notre ordre.
Pourtant c’est nous qui avons besoin de se faire entendre, c’est nous qui subissons les difficultés :
- les médicaments vétérinaires sont de plus en plus chers (+40% d’augmentation en une année, majoration annuelle et Euro fort)
- l’impossibilité d’être fourni par les grossistes pharmaceutiques, on est obligés d’aller au Dépôt de la pharmacie centrale à Tunis pour pouvoir s’approvisionner et payement au comptant.
- l’impossibilité d’acquérir auprès de la pharmacie centrale de produit à double usage (ex l’alcool ou le coton) qu’on achète du pharmacien du coin à des prix publiques.
- une gamme d’antibiotiques et de médicaments vétérinaires très restreinte qui se limite aux antibiotiques les plus courants et achetés sur appel d’offre (une seule marque par antibiotique)
- l’absence de médicaments pour les petits animaux a qui on prescrit des médicaments humains en calculant les doses selon le poids, et absence totale de médicaments en gélules à part une ou deux exceptions.
- le Monopole du médicament vétérinaire est tenu par le fort lobby des pharmaciens malgré que nos pharmaciens n’ont aucune formation vétérinaire alors que nous, nous avons des vétérinaires pharmaciens. Alors pourquoi ne pas ouvrir des pharmacies vétérinaires ou bien faire travailler des vétérinaires dans les pharmacies ?
- les prix, l’approvisionnement, l’acheminement, le payement au comptant, la rareté et le choix limité des produits…
- aucune protection contre les clients mauvais ou non payeurs
- des frais de plus en plus importants, compte tenu du prix de l’essence, de l’entretien du véhicule, les frais divers ect
- des pistes difficiles d’accès qui deviennent boueuses et piégeuse par temps pluvieux :
-l’information ne nous parvient pas malgré qu’on a des téléphones fixes, mobiles, fax et parfois l’Internet. Sauf le courrier des élections.
-L’absence de vraie coordination entre les vétérinaires privés et ceux étatiques
-Les litiges entre les privés et une minorité de vétérinaires étatiques qui exercent dans le noir, heureusement ce phénomène est entrain d’être traité.
-L’exercice illégal par des techniciens, inséminateurs ou usurpateurs illégaux du métier qui font de graves préjudices à notre profession. Pour l’anecdote, 90% des agriculteurs de ma région appellent l’inséminateur docteur, et 60% croient qu’il l’est vraiment, puisqu’il a une blouse blanche, un caducée et qu’il injecte des médicaments.
Et la liste est encore trop longue…
J’ai essayé de comprendre le pourquoi d’un tel manque d’intérêt de la part de mes collègues privés et pourquoi cette défaite.
-Manque terrible d’organisation et d’information, moi électeur je ne savais même pas qui se présentai pour les élections. J’ai eu le bulletin avec la liste, je ne connaissais pas la moitié des noms.
-absence de coordination et de stratégie commune de la part des privés. Chacun mène sa barque et affronte seul les tempêtes, il n’ya pas de circulation de l’information ni de vision commune.
-absence de compagne électorale et d’un petit programme en quelques points sensibles qui peuvent donner un intérêt a ces élections aux yeux de mes confrères absents. A part un ou deux sms passionnés reçus le matin même.
-le nombre important de candidats privés qui ont causé la dispersion de leur masse électorale, s’il y’avait seulement 4 candidats, on aurait pu placer au moins 3.
- je vote depuis quelques années et je ne sais pas a quoi sert mon vote puisque je ne trouve pas de résultats concrets.
-le fort nombre des étatiques dans notre conseil puisque toutes les administrations, les institutions et les écoles se trouvent dans notre secteur. Ils sont plus organisés, il se connaissent depuis une vingtaine d’années, ils se rencontrent périodiquement, ils ont mené leur compagne tout azimut même auprès des privés. Ils ont l’expérience des rouages administratifs, ils ont gagné comme d’habitude.
-sur les 22 vétérinaires privés que compte le gouvernorat de Nabeul, il y’a eu seulement 4 présents.
-je suis très déçu, pourquoi un tel désintérêt ? le payement de la cotisation ? le manque d’information ? L’absence de problèmes ?
-les étatiques vont défendre leurs intérêt et c’est légitime : augmentation des salaires, augmentation des pensions, possibilité de promotions et de postes clés au sein du ministère et de l’administration.
Et nous qui va défendre nos intérêts ??
Je félicite les nouveaux membres du conseil régional, en leur souhaitant un mandat plein et efficace et en espérant qu’il oeuvreront pour le bien de toute notre profession.
P.S : rendez vous dans deux ans !