LE SEXE EST-IL NATUREL ?
C'est en lisant le blog de la cité des science que j'ai découvert cet article interressant, je l'empreinte et je le partage avec vous;)
a vrai dire le sujet est digne d'interêt;) au fait, mon beau frere est sexologue et j'aborde souvent la sexologie avec lui, ma derniére question en date: est ce que les problemes sexuels changent d'un pays à un autre et d'une culture à une autre? bon la reponse dans les prochains posts;) maintenant je vous laisse le soin de commenter cette intervention du Pr philippe brenot.
C’est le sujet que Philippe Brenot, psychiatre et anthropologue, Directeur d’enseignement en Sexologie à l’Université Paris 5, aborde lors d’une conférence donnée mercredi 17 octobre à l’occasion de l’accueil des enseignants autour de Zizi sexuel, l’expo !
LE SEXE EST-IL NATUREL ?
ou
Pourquoi une éducation à la sexualité ?
La question d’une éducation à la sexualité se pose de façon aigue aujourd’hui où le “sexe” est mis au devant de la scène médiatique alors que manquent une information et un accompagnement des adolescents vers des certitudes pour leur vie intime à venir.
Un argument très simple vient d’abord à l’esprit des opposants à une éducation sexuelle : l’amour existe depuis la nuit des temps, c’est naturel, on a jamais rien expliqué et ça a toujours bien marché !
Cet argument du « naturel » est le premier frein à la connaissance de l’intimité sexuelle. Or, à l’encontre de cette vieille idée reçue, toutes les études récentes en matière de sexualité nous montrent que le sexe n’est pas naturellement réalisable, qu’il n’existe pas d’ “instinct sexuel” et que, comme chez tous les primates, nos comportements intimes sont culturellement acquis par l’expérience individuelle.
Pourquoi donc une éducation à la sexualité ?
Non pour la reproduction de l’espèce, qui se fait en définitive de façon relativement satisfaisante, mais pour prévenir les nombreuses difficultés ultérieures tant sur un plan médical, psychologique, sociétal, affectif.
Sur un plan médical et épidémiologique : recrudescence des MST, beaucoup trop de rapports non protégés, persistance du risque Sida (en France 1 personne est contaminée toutes les 2 heures), contraception très mal comprise (plus de 6000 IVG sont pratiquées chez des mineures chaque année) ; sur un plan sexuel : nombreuses dysfonctions sexuelles source d’insatisfaction ; sur le plan psycho-affectif : ces insatisfactions entraînent incompréhension, problèmes conjugaux, éloignement, séparations et difficultés personnelles.
Pour cette éducation à la sexualité, il est nécessaire de comprendre la complexité de la sexualité humaine qui, paradoxalement, ne fait l’objet d’aucun enseignement parmi les professionnels qui seraient amenés à intervenir dans ce domaine de l’intimité :
- Le corps enseignant
- Le corps médical
- Les psychologues et thérapeutes…
Il a toujours existé des modes traditionnels d’information ou d’éducation à la sexualité, car ils se sont avérés nécessaires, mais ont été oubliés au fil des siècles. C’est à nous d’inventer aujourd’hui un accompagnement des adolescents adapté à l’évolution de la société et aux nouveaux modes de la relation humaine qui seront les leur dans le monde à venir.
6 références bibliographiques :
Brenot P., L’éducation à la sexualité, QSJ ?, Paris, PUF, 2007.
Brenot P., Le Journal d’Arthur et Chloé, ou la sexualité expliqué aux ados, Paris, Odile Jacob, 2005.
Iacub M. et Maniglier P., Anti-manuel d’éducation sexuelle, Paris, Bréal, 2005.
Pelège P. et Picod C., Eduquer à la sexualité, un enjeu de société, Paris, Dunod, 2006.
Picod C., Sexualité : leur en parler, c’est prévenir, Toulouse, Eres, 1994.
Tremblay R., L’éducation sexuelle en institution, Toulouse, Privat, 1992