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insémination

  • La fécondité est en baisse chez la femme

     

    Les femmes retardent l'âge de leur première grossesse et la fertilité masculine se détériore: deux facteurs qui risquent fort de se traduire par des difficultés croissantes pour concevoir un bébé et une demande accrue de procréation assistée, selon les scientifiques.

    Ces deux évolutions constatées ces dernières années risquent d'accroître fortement la demande d'assistance médicale à la procréation (fécondation in vitro, insémination...), mettent en garde des chercheurs français.

    Les démographes constatent que l'âge auquel les femmes souhaitent leur premier enfant ne cesse d'augmenter, relèvent Henri Leridon et Rémy Slama (Inserm - Epidémiologie, démographie et sciences sociales). Il a gagné entre 2 et 4 ans dans de nombreux pays ces 20 à 30 dernières années.

    L'âge moyen de la maternité se rapproche en France des 30 ans (29,8 ans) et on observe un pic de progression de naissances parmi les mères de 35 ans ou plus (21,1% de l'ensemble des naissances).

    Par ailleurs, les épidémiologistes constatent dans les pays développés une détérioration de la fertilité masculine, souvent attribuée à des facteurs environnementaux (pesticides, polluants...).

    La concentration du sperme en spermatozoïdes a diminué de près de la moitié en cinquante ans.

    Une précédente étude montre que le déclin progressif de la qualité du sperme sur une période de 45 ans pourrait diminuer de 15% la "fécondabilité" des couples (la probabilité mensuelle de conception pour un couple qui tente d'avoir un enfant).

    Les Dr Leridon et Slama ont cherché à évaluer l'impact de ces évolutions sur la natalité française en modélisant sur ordinateur le comportement reproductif d'une population de 100.000 femmes nées en 1968. Ce modèle a ensuite été soumis à plusieurs "contraintes", avec pour résultat un impact "limité" sur le nombre d'enfants par femme.

    Ainsi, le nombre d'enfants par femme passerait de 2,00 à 1,92 si la fécondabilité diminuait de 15%. Il passerait à 1,77 avec un report de près de six ans de l'âge de la première grossesse (soit un âge moyen à la maternité de 33 ans).

    Mais ces hypothèses entraîneraient surtout des difficultés plus importantes pour procréer et par conséquent un recours accru à l'Assistance médicale à la procréation (AMP). La baisse de 15% de la fécondabilité entraînerait un bond de 73% de "l'éligibilité" à l'AMP, compte tenu de l'échec des couples à procréer naturellement pendant plusieurs années. Le report des grossesses de six années entraînerait une hausse de près de 80%.

    Plus d'un couple sur 5 serait alors concerné, contre un couple sur 10 aujourd'hui.

    "Ces techniques sont assez peu efficaces chez les demandeurs d'âge avancé. Les couples qui retardent toujours le moment d'avoir un enfant doivent en être avertis", conclut le Dr Leridon.

    La fécondité en France reste proche de deux enfants par femme (1,98 en 2007, 2,00 en 2006). En 2005, les tentatives d'assistance médicale à la procréation ont abouti à la naissance de 19.026 enfants, soit 2,4% des naissances enregistrées par l'Insee