Corps otages, un face à face avec notre réalité!
Un théâtre municipal plein à craquer, un publique attentif et un spectacle d’exception.
Une pièce écrite pour commémorer le cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’état Tunisien, une pièce qui a été interdite plus de six mois sur notre territoire avant d’être autorisée après un leefting que seuls nos artisans du ciseau hautement qualifiés savent le faire.
La synopsis est simple, la fille d’un couple de gauchistes Tunisiens qui ont subi la répression des années 70, se retrouve expulsée des universités Tunisiennes suite à un sitting d’étudiants gauchistes pour protester contre la visite de Sharon à l’esplanade des mosquées, elle part en France pour poursuivre ses études et la elle se retrouve aspirée par la mouvance islamiste et elle se voile. De retour dans son pays, rejetée par un père mourant et une mère dépassée elle ère dans les milieux islamistes jusqu’au jour ou sa colocatrice voilée se fait explosée dans une école, le pays est plongé dans l’émoi et se déclencha alors une chasse à l’homme pour retrouver les coupables et les punir ainsi qu’un chassé croisé des différents personnages qui reflètent cinquante ans d’histoire politique Tunisienne.Tout le publique était scotchée à son siège, la violence des propos et des tortures, l’écho des mots et des cris ainsi que la bande sonore nous plongeai dans les fonds des geôles ou la torture jusqu'à la tabou est mise en scène avec une effroyable crudité. Un décor et une scénographie minimaliste, un discours direct, des acteurs de haut voltige…un pur délice, j’ai adoré !
Le scénariste ne s’autoproclame pas donneur de leçons, il se contente de nous projeter à la face notre réalité, après cinquante ans d’indépendance, l’échec de la gauche Tunisienne, la montée islamiste, la langue de bois du pouvoir, la censure, les medias contrôlés et la torture.
La schizophrénie du Tunisien et la subtilité qui sépare les rôles dans notre société se concrétise par un jeu d’acteur d’exception ou l’acteur joue la victime et le bourreau, tour à tour les rôles s’inversent et les vies basculent.
A la clé dix minutes d’applaudissement, un public en liesse malgré son hétérogénéité. Un rand bravo à Fadhel Jaibi, Salma Baccar, Fatma Saidane et les autres talents.
voici un petit extrait;) pour ous mettre l'eau à la bouche et j'espere que Familia prod me pardonnera ça!